L’état des connaissances sur les problématiques de gestion des ressources naturelles (et les façons de la résoudre) est tellement faible que les techniciens de terrain (dans leur grande majorité), pour rester efficace, sont obligés de créer eux-mêmes leur propres données et leurs propres méthodes en fonction de leur capacité de perception de la réalité. Un phénomène d’individualisation des actions s’installe, de ce fait, au niveau des différentes structures nationales de gestion des ressources naturelles inhibant toute tentative de mise en place de règles ou de procédure claire et transparente. L’importance de la part de subjectivité favorise le foisonnement d’arrangements ou de transactions qui se mettent en place pour contourner les règles ou les procédures, si jamais ils arrivent à s’édifier, d’abord, et se pérenniser, par la suite. On parle donc de plus en plus de « mauvaise gouvernance » à n’importe quel niveau dans n’importe quel secteur.
Madagascar n’a jamais été doté d’un corps de cadre conceptuel à même de contribuer à la construction de normes devant constituer la politique de développement du pays basée sur une meilleure gestion des ressources naturelles. Les conceptions des normes de gestion des ressources naturelles sont souvent initiées par des institutions non étatiques (bailleurs, ONG,…) , le rôle de l’Etat se cantonnant à valider ces règles lors de consultation dite participatives.